Quelle lecture pour la présence du statut associatif au nouveau modèle de développement ?

par Khadija ABERJI

Développement

Depuis les années quatre-vingts, le Maroc a vécu une série de réformes sur tous les niveaux, dans le but de réduire les effets néfastes du modèle économique capitaliste qui produit la richesse au profit d’une seule catégorie sociale, au détriment d’autres catégories qui souffrent de l’exclusion et la pauvreté et qui ont des besoins non pris en considération ni par le secteur public et ni par le secteur marchand.

La société civile s’est mobilisée alors sous forme d’associations pour appuyer ces dernières catégories sociales et répondre à leurs besoins urgents. En effet, le rôle des associations n’est indéniablement pas à occulter, elles sont aujourd’hui un acteur économique et un levier de développement notamment social et humain, à tel point qu’elles sont devenues un acteur incontournable dans le bon fonctionnement du Maroc contemporain.

Le réseau associatif « actif » est doté d’un grand potentiel de réorienter les politiques sociales pour qu’elles soient plus productives de valeurs sociales et humaines. En ce sens, les associations ont la possibilité de contribuer à la gestion de la chose publique, notamment en faisant des propositions et des recommandations au parlement et au gouvernement et en facilitant la définition des priorités sociales de la population via leurs stratégies de proximité. Mieux encore, les associations peuvent jouer un rôle très important en matière de communication, dans le sens où elles peuvent simplifier voire vulgariser les stratégies et les politiques de développement auprès d’une large communauté pour comprendre leurs objectifs et contribuer en effet au nouveau processus de développement. 

De même, les associations à nos jours s’ouvrent de plus en plus sur les nouvelles problématiques de la société, elles sont en recherche permanente de nouvelles méthodes d’organisation, de travail et de fonctionnement pour créer plus d’impact, elles s’ouvrent à titre indicatif sur les investissements à impact social qui combinent utilité financière et sociale. En effet, elles peuvent mettre l’innovation sociale au service du développement économique.            

Ayant conscience de ces réalités, le statut associatif est aujourd’hui présent au niveau de la commission chargée du nouveau modèle de développement suite à la désignation par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, pour définir les dysfonctionnements du modèle socioéconomique actuel et proposer les fondements d’un nouveau modèle capable de créer une richesse à la fois économique et sociale et de réduire les inégalités sociales et les disparités territoriales. Le statut est alors présent à travers la nomination de  Mme. Aghzadi Rajae présidente de l’association marocaine « Cœur des femmes » qui vise principalement à sensibiliser et aussi de pouvoir soigner les femmes en milieu rural.

L’implication des associations dans le nouveau modèle de développement est une réponse aux nouvelles exigences du développement durable et aussi une conscience de la nécessité de mettre en place un programme de développement intégré multisectoriel et multi-acteur.